L’Economie Française à l’horizon 2025 : Projections macroéconomiques 2022-2025.

L’Economie Française à l’horizon 2025 : Projections macroéconomiques 2022-2025.

Fin décembre 2022, la Banque de France a publié ses « Projections macroéconomiques 2022-2025 ». C’est un rapport attendu par les acteurs de l’économie française, notamment les entreprises pour les besoins de leurs plans stratégiques et/ou plans industriel et commercial (PIC ou S&OP). Dans la même lignée que plusieurs autres centres de conjonctures, ce rapport met en évidence que l’économie française connaitra un ralentissement marqué en 2023. Mais la Banque de France entrevoit une reprise en 2024 et 2025.

Notons que, dans un précédent post en juin 2022, nous avions passé en revue la méthodologie des prévisions macroécomiques de moyen terme sur la France réalisées par la Banque de France.

L’activité économique en France et en Europe connaitra un ralentissement marqué en 2023, puis reprendra en 2024 et 2025.

Voici les points saillants de ce rapport de la Banque de France.

▪ « L’économie française subit un choc important de prélèvement extérieur d’au moins 1,5 % du PIB, du fait principalement de la forte hausse des prix de l’énergie en Europe, conséquence de la guerre russe en Ukraine. Il en résulte une inflation trop élevée et une ponction sur les revenus réels des entreprises et des ménages, en large partie cependant amortie par les finances publiques.

▪ Après une bonne résilience au cours de la plus grande partie de 2022, l’activité traverserait deux phases bien distinctes : un net ralentissement à partir de cet hiver, puis un recul des tensions inflationnistes et une reprise progressive de l’expansion économique en 2024 et surtout en 2025.

▪ Les tensions sur les prix internationaux des matières premières, même si elles se sont partiellement relâchées depuis septembre, se sont traduites par une inflation en augmentation continue sur l’année 2022, qui s’établirait à 6,0 % en moyenne annuelle. Celle-ci se maintiendrait au même niveau en moyenne annuelle en 2023, mais son profil en glissement annuel serait très différent, avec un pic au premier semestre 2023 puis une nette décrue ensuite (au voisinage de 4 % en fin d’année). En 2024, l’inflation poursuivrait son repli, même si certains prix alimentaires mais aussi les prix des services, resteraient dynamiques. Fin 2024 et en 2025, l’inflation reviendrait vers la cible de la Banque centrale européenne (BCE) de 2 %.

▪ La croissance en moyenne annuelle du PIB s’établirait à 2,6 % en 2022, portée par la résistance de la demande et le rebond du secteur des services, même si le ralentissement de l’activité a été assez net au second semestre. Dans ce contexte, les créations nettes d’emploi sont restées fortes et le taux de chômage est revenu à un niveau historiquement bas pour la France (7,3 % en 2022).

▪ Avec le plein effet du choc externe, l’année 2023 enregistrerait un ralentissement marqué, et la croissance du PIB n’atteindrait que + 0,3 %. Une telle projection est entourée d’une incertitude toujours large, notamment liée aux aléas sur les quantités et les prix d’approvisionnement en gaz : nous retenons de ce fait une fourchette comprise entre – 0,3 % et + 0,8 % pour cette prévision de la croissance en 2023. Nous ne pouvons donc pas exclure la possibilité d’une récession, qui serait cependant alors temporaire et limitée.

▪ Une fois passé le pic des tensions sur les prix des matières premières et sur l’approvisionnement en énergie, la phase de reprise s’amorcerait en 2024. Ce serait d’abord à un rythme modéré, de 1,2 % en moyenne annuelle. La dynamique de croissance se poursuivrait sur toute l’année 2025, avec une progression du PIB en moyenne annuelle de 1,8 %.

▪ En dépit des chocs successifs enregistrés depuis 2020, l’économie française montrerait sur moyenne période une résilience de l’emploi, du pouvoir d’achat des ménages et, d’ici 2025, du taux de marge des entreprises. Cela recouvrirait néanmoins des disparités entre catégories de ménages et entre secteurs d’activité pour les entreprises.

Cette résilience aurait une contrepartie tenant au rôle protecteur joué par les finances publiques : le ratio d’endettement public, déjà fortement dégradé à la suite du choc Covid, serait ainsi au mieux stabilisé à l’horizon 2025.

Malgré la fin des mesures de soutien généralisé de type bouclier tarifaire, le ratio des dépenses publiques, à 56 % du PIB en 2025, pourrait être encore supérieur de deux points à son niveau pré-Covid (pour un peu plus de la moitié à cause de l’augmentation des dépenses publiques hors charge d’intérêts). »

(1) INSEE et (2) Banque de France

Les principaux points sur les perspectives en France selon la Banque de France

  • « L’activité économique en France et en Europe connaitra un ralentissement marqué en 2023, puis reprendra en 2024 et 2025.

 

  • Le choc extérieur lié aux termes de l’échange induit un prélèvement ex ante de l’ordre d’au moins 1,5 % du PIB sur l’économie française en 2022.
  • L’inflation connaîtrait son pic au premier semestre 2023, avant de se replier pour revenir vers 2 % fin 2024 et en 2025.
  • Les salaires nominaux seraient en nette progression sur tout l’horizon de la prévision.
  • Après une baisse limitée en 2022-2023, le pouvoir d’achat moyen des ménages repartirait à la hausse en 2024-2025.
  • Après des années 2019-2021 globalement favorables, les hausses de coûts de production combinées à la quasi-absence de gains de productivité pèseraient sur les marges des entreprises en 2022-2023, avant une certaine normalisation.
  • Une remontée temporaire du chômage en lien avec les évolutions de l’activité et de la productivité.
  • Le déficit public resterait dégradé en 2022-2023, malgré la fin des mesures de soutien Covid-19, sous l’effet de la poursuite des mesures de relance et de celles prises pour protéger l’économie face à l’inflation. Sur la base des informations dont nous disposons à ce stade, le ratio de dette publique demeurerait autour de 112 % du PIB sur l’horizon de prévision.
  • Une incertitude élevée et persistante, notamment sur les prix et les approvisionnements en énergie ».
 
Tous les détails de ce rapport dans « Projections macroéconomiques 2022-2025 ».

Pour terminer, d’autres rapports et études sur les perspectives macroéconomiques et sectorielles sont disponibles sur :

Conjoncture et prévisions pour l’entreprise face à la crise (Février 2023)

Prévisions européennes des instituts de l’AIECE : de chocs en chocs, la croissance freinée (Décembre 2022)